Dans un billet écrit précédemment, je donnais un peu de théorie tout en fournissant quelques outils afin de calculer le temps nécessaire pour faire de longues expositions sans se casser la tête. Ces informations sont tout particulièrement utiles dans le cas où l’objectif est de faire des tracés d’étoiles qui nécessitent un temps d’exposition excessivement long.
Il pourrait toutefois arriver que le but soit tout à fait différent : l’intention pourrait être de capter le ciel étoilé comme l’oeil le perçoit, c’est-à-dire sans mouvement. La démarche sera dans ce cas différente de la première qui a été décrite. En effet, comme la Terre tourne, le ciel ne demeure pas fixe et c’est d’ailleurs ce phénomène qui est exploité lors de la création d’un tracé d’étoiles. Le problème ici est que la Terre tourne relativement vite de sorte que, tout dépendant de la longueur focale de l’objectif utilisé, ce phénomène sera rapidement visible. Comment alors connaître le temps d’exposition limite pour ne pas percevoir la rotation de la Terre ?
Une série d’articles portant sur la photographie nocturneCet article fait partie d’une série de billets portant sur la photographie de paysages nocturnes. Si vous êtes intéressé.e.s par ce type de photo, je vous invite à jeter un oeil aux liens ci-dessous.
|
La règle
Il y a évidemment la tactique d’essai et erreur qui peut être somme toute frustrante, ne serait-ce que pour la partie « erreur ». Ou, il y a règle qui circule depuis un petit moment auprès des astro-photographes et qui se nomme La règle du 500. Celle-ci est simple et se calcule comme suit :
500 / longueur focale de votre objectif = la plus longue exposition possible sans que les étoiles commencent à être floues
Par exemple, si vous utilisez un objectif de 20mm, cela signifie que l’exposition maximum que vous pouvez sélectionner sans que les étoiles apparaissent floues est de 25 secondes (500 / 20 = 25). Cette règle base ses calculs pour un appareil qui possède un capteur plein format – APS ou full frame. Dans le cas d’un appareil ayant un capteur APS-C, vous devez convertir votre longueur focale afin qu’elle équivaut à celle d’un capteur plein format (Pour les appareils Nikon et les Sony, il s’agit de 1.5x et pour les appareils Canon de 1.6x). Pas de panique, pour ceux et celles qui ne sont pas ferrés en maths, je me suis dit qu’une table de conversion pourrait être utile. Sentez-vous libre de l’enregistrer ou de l’imprimer.
Les temps d’exposition peuvent paraître courts dans certains cas et c’est pour cette raison que si vous voulez créer ce genre d’images, vous devrez utiliser un signal ISO élevée et avoir des objectifs ayant de grandes ouvertures (f/4, f/3.5, f/2.8, …).
Les limites de la règle du 500
La règle du 500, d’abord la règle du 600, a été mise d’avant par les photographes alors que les appareils n’avaient qu’une résolution relativement modeste (6, 8, 10, 12, 16 ou 21 mégapixels). Les progrès technologiques des dernières années ont toutefois fait en sorte qu’il est maintenant fréquent d’avoir des appareils ayant 24, 36, 42, 45, 60 mégapixels, voire même plus. Or, la règle du 500 joue sur la perceptibilité de l’immobilité, ce qui fait en sorte que plus on augmente la résolution d’un capteur, plus il devient facile de voir le mouvement qui était alors imperceptible avec des appareils avec un nombre de mégapixels moins élevé.
Cela ne rend pas inutilisable la règle du 500, bien au contraire puisqu’elle demeure tout de même un bon compromis pour arriver à des résultats intéressants sans trop augmenter le signal ISO et, du coup, compromettre la qualité du fichier. De plus, comme cette règle joue sur la perceptibilité de l’immobilité, le mouvement ne sera visible que lorsque la photo est agrandie de façon considérable. Si vous êtes de ceux et celles publiant majoritairement en basse résolution sur le web et que vous imprimez que des petits et moyens formats (Jusqu’à 12×18″/10x45cm), cette technique est parfaite pour vous.
Pour ceux et celles qui sont plus avancé.e.s en photographie ou qui sont dérangé.e.s par ce petit flou des étoiles (Bonjour les Pixel Peepers !), vous pouvez prendre la règle du 500 comme base et augmenter un peu la vitesse d’obturation pour obtenir un niveau de netteté qui vous convient. Dans mon cas, je réduis généralement d’environ 1/3 EV à 2/3 EV (Stop). Vous pouvez également modifier cette règle pour en appliquer une nouvelle plus conservatrice, comme la règle du 400 ou même du 300.
Sinon, pour ceux et celles qui désirent la solution ultime, il existe la Règle NPF (Geeky stuff here !) qui prend en considération l’ouverture utilisée, la taille d’un photosite de l’appareil photo, la focale de l’objectif et la déclinaison minimale du champ photographié. L’application d’une telle règle donne toutefois des temps de pose considérablement plus rapides que la règle du 500 de sorte que je vous conseille de vous y plonger que si vous avez de l’excellent matériel et de bonnes capacités de développement. Pour en savoir plus et calculer précisément la valeur visée en fonction de votre appareil photo, vous pouvez vous rendre à cette adresse. Vous pouvez également simplifier le tout et utiliser une version alternative de la règle du 500 en remplaçant ce dernier nombre par 150, ce qui donne approximativement le temps proposé par la formule NPF.
Pour en savoir plus sur la photographie de paysages nocturnes
Comme mentionné plus tôt, cet article fait partie d’une série de billets portant sur la photographie de paysages nocturnes. Si vous êtes intéressé.e.s par ce type de photo, que vous voulez en savoir d’avantage, je vous invite à jeter un oeil au menu ci-dessus.
Réflexions et commentaires
J’espère que vous avez apprécié cet article. Si vous avez des questions ou des commentaires, je vous invite à m’écrire, que ce soit en utilisant l’espace ci-dessous ou par l’entremise des moyens listés ci-contre. N’hésitez pas à partager si vous appréciez ce que vous lisez et voyez.
Pour me joindre
Facebook | Courriel | Infolettre | Instagram

Photographie ci-contre : Photographie prise avec une focale de 14mm. Un temps de pose de 30 secondes a été utilisé (500/14 = +/-35 secondes, temps de pose arrondi à 30 secondes pour de besoins pratiques). /// Photographie en entête : Photographie prise avec une focale de 24mm. Un temps de pose de 20 secondes a été utilisé (500/24 = +/-21 secondes, temps de pose arrondi à 20 secondes pour de besoins pratiques).
Merci de ces conseils, ils arrivent au bon moment. j’adore vos photos. Je vous ai connu via FB par MegaShot. Salutations !
Photos magnifiques bravo ! Merci pour la règle des 500 que je ne connaissais pas. Je n’ai encore jamais fait de ciel étoilé mais je souhaite qu’il arrive en voyant les vôtres parce que ceux ci inclus un avant plan agrémentant le contexte. Beau travail Francis !
Bonjour, merci de ses conseils, testés et approuvés il y a 2 semaines !
Content que ça vous ait servi !
bonjour desoler de vous deranger je voulais savoir si avec un objetif 70-300 je peux faire des photos de ciel etoilé
bonne soirere’
Vous pouvez, mais ça ne sera vraiment pas optimal.
que est le meilleur objectif 24/70 L – f4 ou 70/200 L 2.8 et quel règle des 500 à appliquer merci
Bonjour, l’objectif 24-70 est définitivement un meilleur choix.
Je vous invite à lire cet article également : https://francis-gagnon.com/2019/08/22/equipement-photographie-nocturne/