L'Île d'Orléans, Québec, Canada - Ce vignoble est à dix minutes de la ville de Québec, endroit où je demeure.

L’Île d’Orléans, Québec, Canada – Ce vignoble est à dix minutes de la ville de Québec, endroit où je demeure.

Depuis les dernières années, je me suis découvert une vraie passion, soit celle de remplir mon sac à dos, réserver les billets d’avion, et de partir caméra au cou. Je planifie tout simplement les mois, les saisons, les années, en fonction des meilleures possibilités photographiques d’une liste de destinations méticuleusement établie et réajustée lorsqu’un endroit est visité. Une vraie obsession.

Évidemment, comme je ne suis pas indépendant de fortune et que, comme la plupart partie de la population, j’ai plusieurs obligations liées au petit train quotidien, je ne peux pas être en constant déplacement. Je dois donc concentrer la plus grande partie de ma photographie sur des endroits moins exotiques, plus anodins et près de chez moi.

C’est toutefois lors de ces escapades effectuées tout autour de Québec que j’ai le plus appris, à la fois d’un point de vue artistique ainsi que technique, et que j’ai certainement produit mes meilleures photographies. Comme vous allez le voir dans la suite de cet article, les raisons sont fort simples.

Comprendre et connaître le paysage

Lorsque l’on fait de la photographie de paysage, on comprend assez rapidement qu’il est impossible d’avoir le contrôle sur tous les éléments d’une scène. La nature a ses caprices. Elle dicte la température et la lumière disponible, éléments avec lesquelles le photographe travaille. Il y a donc une part de hasard qui est impliquée dans chaque photographie réussie. Cela ne veut cependant pas signifier que le photographe n’a pas certains moyens pour diminuer ce hasard. En effet, un photographe averti prendra le temps de comprendre comment les éléments d’une scène fonctionnent et obtiendra le savoir nécessaire afin de connaître les meilleures conditions pour photographier un paysage. Il peut s’agir, par exemple, de déterminer le moment de l’année où la lumière est la plus intéressante, de comprendre comment les saisons influencent un paysage, de bien connaître les marées, ou encore de savoir quelle est la meilleure température pour capter l’essence désirée d’une scène.

Le Parc National de la Jacques-Cartier situé à vingt minutes d'automobile de Québec.

Le Parc National de la Jacques-Cartier situé à vingt minutes d’automobile de Québec.

En voyage, le photographe fera toute la préparation et la planification possible pour arriver sur le terrain aves les meilleures conditions et réussir sa photographie. La réalité est toutefois bien différente puisque les contraintes liées au temps du séjour, une connaissance et compréhension sommaire de l’endroit, et l’impossibilité de contrôler la température restreignent plus souvent qu’autrement le photographe dans ses intentions. Les deux grands défis seront alors d’apprendre à composer avec les imprévus et, surtout, de savoir en laisser passer lorsque la situation excède notre compréhension ou notre inspiration.

Il en est heureusement tout autrement lorsque l’on photographie à domicile. Le photographe a dans ce cas le luxe de prendre le temps de comprendre et de connaître intimement une scène. Il peut ainsi méticuleusement déterminer les conditions optimales à la réalisation de sa vision, y retourner plusieurs fois, à différents moments, et faire des essais se soldant par des erreurs, des découvertes, et évidemment des réussites. Les investissements en temps et argent deviennent beaucoup moins significatifs qu’en voyage puisqu’un savoir fin sur un endroit permet de se déplacer seulement aux moments opportuns. La part allouée au hasard est de ce fait considérablement réduite.

Les chutes de la Chaudière prises lors de deux saisons différentes, ainsi que lorsqu'elle était en deux états opposés - étiage VS crue.

Les chutes de la Chaudière. La première version est prise en automne, lors du lever du soleil, en période d’étiage. La deuxième photographie a été réalisée au printemps, lors de la crue des eaux, au coucher du soleil.

Croissance artistique et perfectionnement technique

Ce savoir et cette compréhension des paysages environnants, ainsi que la plus grande disponibilité, permettent également de croître en tant qu’artiste. D’une part, une connaissance en profondeur d’un endroit permet d’aiguiser son oeil aux éléments qui pourraient paraître à première vue anodins ou indécelables. Il y a d’autre part beaucoup plus de place pour l’expérimentation, la recherche, et les projets à moyen et long terme (séries, études, etc), ce qui favorise le développement de la créativité, d’une vision et d’un style artistique. Ce sont aussi ces expériences qui donnent lieu à une meilleure appropriation de son matériel photographique et des techniques possibles, aidant grandement à réaliser les photographies imaginées et poussant la photographie toujours un peu plus loin.

Extrait d'une série intitulée "Rural" est disponible à cette adresse : http://francis-gagnon.com/2014/04/13/rural-des-photographies-minimales-de-la-campagne-charlevoisienne/

Extrait d’une série intitulée « Rural » est disponible à cette adresse : http://francis-gagnon.com/2014/04/13/rural-des-photographies-minimales-de-la-campagne-charlevoisienne/

À vos caméras !

N’attendez pas de partir en voyage pour sortir votre caméra sous le prétexte que votre chez vous n’est pas intéressant. C’est bien au contraire l’opportunité de pouvoir mettre d’avant plusieurs projets, de perfectionner votre art, de comprendre et d’apprécier différents endroits, et de complètement vous dévouer à la réussite de photographies. Aucun endroit n’est monotone. Aussi cliché que cela puisse paraître, la seule limite à la création est imposée par vous. De plus, vous serez davantage préparés lorsque vous partirez en voyage.

Sur ce, je vous souhaite bonne photographie !

Si vous avez des questions ou des commentaires, n’hésitez pas à les écrire dans les espaces appropriés ou tout simplement en m’envoyant un courriel.

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Quelque part entre La Pocatière et Saint-Jean-Port-Joli, à moins d'une heure de Québec.

Quelque part entre La Pocatière et Saint-Jean-Port-Joli, à moins d’une heure de Québec.

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