J’habite Québec depuis plusieurs années. C’est une ville qui a certainement son charme, mais qui, d’un point de vue de paysages naturels, n’a pas l’attrait que pourrait avoir d’autres endroits. Certes, les rives du fleuve Saint-Laurent ou la vallée du Parc National de la Jacques-Cartier possèdent leur beauté, mais ces lieux n’ont pas la singularité que peuvent avoir les icônes comme le Rocher Percé et les pots de fleurs de la Baie de Fundy, ou encore les proportions épiques des montagnes Rocheuses et du Fjord Saglek. Ils sont plutôt ce que j’appelle – un peu de manière péjorative – des petits paysages; c’est-à-dire des lieux possédant certains attraits, sans qu’ils soient extraordinaires. 

En fait, ces petits paysages peuvent se retrouver un peu partout : de la berge d’un fleuve ou d’un lac, aux forêts d’épinettes longeant une autoroute, jusqu’au ruisseau dans le boisé de votre voisin. Il ne s’agit que de regarder pour voir. 

Ces paysages ne sont cependant pas ce qui attirent le plus les photographes, amateurs ou professionnels. Certains n’y porteront juste pas d’attention, concentrant leur énergie sur les icônes ou les paysages démesurés, tandis que d’autres n’y verront tout simplement pas l’intérêt. Je ne saurais compter le nombre de fois que j’ai entendu quelqu’un mentionner que l’endroit où il vivait n’était pas intéressant à photographier, du moins pas autant que telle autre partie du monde.

FGagnon-LesPetitsPaysages-002

Détails d’un rocher lors du lever de soleil. Saint-Irénée, Québec, Canada.

Dans mon cas, photographier ce type de paysages m’a énormément apporté, autant d’un point vue technique, qu’artistique. Cela m’a en effet permis d’aiguiser mon Oeil (avec un grand O) aux particularités d’un endroit, aux petits détails. Les personnes ayant d’ailleurs suivi des ateliers et excursions avec moi sauront très bien de quoi je parle : vous savez, le rocher, la plante, la fleur, l’irrégularité ou la constance, l’atmosphère liée à un certain type de température, ou encore la lumière, présents à un endroit. C’est en apprenant à composer avec ces éléments qu’il est plus facile de mettre en valeur un lieu, de construire une photographie intéressante, unique, et ce, peu importe où vous êtes.

Évidemment, comme à peu près tout le monde, il m’arrive de vouloir photographier des paysages exceptionnels. Je pars d’ailleurs souvent en voyage. Disons seulement que de passer la majeure partie de mon temps à prendre en photos des endroits plus anonymes ne me dérange pas. Bien au contraire, j’ai depuis longtemps appris que ce n’est pas parce que quelqu’un photographie de petits paysages que ceux-ci ne sont pas de grandes scènes. 

Quelques canards sur un rocher durant l’aube. Baie-des-Rocher, Québec, Canada.

Neige, brume et couleurs d’automne. Détails d’une forêt à Saint-Cassien-des-Caps, Québec, Canada.

Vous aimez ce que vous lisez ?
Inscrivez-vous à l'infolettre pour être périodiquement tenu au courant des derniers articles, nouvelles, aventures, ateliers et promotions !
Vous pourrez vous désabonner en tout temps. Aucune information vous concernant sera divulguée.