Que ce soit pour photographier des filés d’étoiles ou encore pour capter des ciel nocturnes, les longues expositions permettent de créer des effets qui sont visuellement très intéressants et qui ajoutent énormément aux possibilités créatives. Elles peuvent cependant être difficiles à réussir et les essais-erreurs font généralement perdre énormément de temps, surtout lors de très longues poses. Il existe heureusement un truc relativement simple afin de rapidement déterminer le temps d’exposition requis pour une scène de faible luminosité.
Une série d’articles portant sur la photographie nocturneCet article fait partie d’une série de billets portant sur la photographie de paysages nocturnes. Si vous êtes intéressé.e.s par ce type de photo, je vous invite à jeter un oeil aux liens ci-dessous.
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La base théorique
L’idée se base sur la règle de réciprocité. Sans entrer dans les détails, pour ceux et celles qui ne sont pas familiers avec cette règle, celle-ci consiste grossièrement en la relation réciproque qu’a chaque paramètre d’exposition d’une photographie (Durée d’exposition ou temps d’obturation, ouverture de l’objectif et signal ISO) par rapport à l’intensité lumineuse d’une scène. Concrètement, cela signifie que lorsque vous avez déterminé l’exposition adéquate en fonction de la luminosité de la scène, vous pouvez diminuer ou augmenter une valeur d’exposition (EV ou stop) d’un des trois paramètres et obtenir la même luminosité à condition que vous compensiez d’une valeur avec l’un des deux autres paramètres. Par exemple, si votre scène est bien exposée à f/8, 30 sec, à ISO 100, vous pourriez augmenter d’une valeur d’ouverture, soit f/5.6, et garder la même luminosité à condition de réduire d’une valeur la durée d’exposition (15 sec) ou celle de l’ISO (ISO 50).

De la buée sur l’objectif, 540 secondes, à f/4.0 et ISO 400.
Ce n’est pas toujours évident, surtout lorsque l’on commence, de se rappeler à quoi équivaut une valeur d’exposition. C’est pour cette raison que j’ai placé ci-dessous une table de valeurs d’exposition. Elle montre quelles sont les différentes valeurs utilisées sur les appareils photo. Vous remarquerez qu’il est possible sur votre appareil d’avoir des valeurs intermédiaires. Celles-ci équivalent à un tiers de valeur. À titre d’exemple, entre f/22 et f/16, vous avez la possibilité de sélectionner f/20 et f/18.
N’hésitez pas à sauvegarder le tableau. J’ai même placé une version PDF à cette adresse.
Le truc
Dans le cas qui nous intéresse, nous voulons cependant faire le chemin inverse et trouver rapidement quelle sera la durée d’exposition adéquate en contexte de basse luminosité. Comme le but est d’obtenir une durée d’exposition longue, plutôt que de faire des essais-erreurs de plusieurs minutes, voire même dizaines de minutes, l’idée est d’effectuer des photographies tests de façon à trouver une luminosité de base avec laquelle travailler par la suite.
Afin de rendre facile la démarche, j’ai divisé le tout en étapes.
- Déterminer la composition.
- Sélectionner la plus grande ouverture possible (f/4, f/2.8, etc.).
- Sélectionner un signal ISO très élevé (ISO 3200, 6400, 12 800, etc.).
- Effectuer des tests avec différentes durées d’exposition afin de trouver la luminosité de la scène adéquate. À ce stade, la qualité de la photographie importe peu. Il s’agit seulement de trouver la luminosité désirée. La durée d’exposition sera relativement courte compte-tenu des paramètres choisis, se situant typiquement autour de 15 secondes si vous êtes à ISO 6400 et f/2.8.
- Lorsque la luminosité souhaitée est trouvée, l’idée est de recalculer la durée d’exposition en fonction de l’effet escompté. C’est ici que la règle de réciprocité entre en ligne de considération. À mesure que vous diminuerez la valeur ISO, vous pourrez augmenter la durée d’exposition et, si vous le désirez, fermer votre ouverture. Ce qui est fantastique, c’est que la relation entre les valeurs ISO et la durée d’exposition facilite grandement les calculs. En effet, lorsque vous divisez par deux la valeur ISO, vous n’avez qu’à multiplier par deux la durée d’exposition. Par exemple, pour une exposition de 30 secondes, prise à ISO 6400, vous obtiendrez la même luminosité si vous effectuez une exposition de 60 secondes à ISO 3200. Pour effectuer des filés d’étoiles, le calcul se fait donc très rapidement avec quelques tests très courts préalablement effectués. Ultimement, la même scène pourrait être prise à 1920 secondes (32 minutes) à ISO 100, conserver la même luminosité, et avoir de belles et longues traînées d’étoiles.
Simple n’est-ce pas ? Ce petit truc me fait sauver énormément de temps lorsque je veux trouver les paramètres optimaux d’une longue exposition, que ce soit pour un filé d’étoiles, ou encore pour un ciel avec les étoiles fixes – à condition de respecter la Règle du 500.
Pour en savoir plus sur la photographie de paysages nocturnes
Comme mentionné plus tôt, cet article fait partie d’une série de billets portant sur la photographie de paysages nocturnes. Si vous êtes intéressé.e.s par ce type de photo, que vous voulez en savoir d’avantage, je vous invite à jeter un oeil au menu ci-dessus.
Réflexions et commentaires
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