Si, durant la journée, faire la mise au point est chose simple, cette action peut devenir extrêmement complexe durant la nuit. Cela peut même gâcher les meilleures photos. Dans cet article, je vous présenterai trois méthodes pour faire efficacement faire la mise au point durant la nuit. 

Une série portant sur la photographie nocturne

Cet article fait partie d’une série de billets portant sur la photographie de paysages nocturnes. Si vous êtes intéressé.e.s par ce type de photo, je vous invite à jeter un oeil aux liens ci-dessous. 

Deux défis

Avant même d’aborder en détails les méthodes, il est important de comprendre pourquoi la mise au point en contexte de photographie nocturne peut être complexe. Il y a deux raisons majeures, soit la profondeur de champ limitée par l’utilisation de grandes ouvertures et l’environnement sombre. 

La profondeur de champ

Dans le premier article de cette série, j’expliquais que le manque de lumière en contexte nocturne poussait le photographe à employer de grandes ouvertures afin de maximiser la quantité de lumière se rendant au capteur. Si cette méthode a l’avantage de maximiser l’exposition, elle a entre autres le désavantage de grandement diminuer la profondeur de champ.

Concrètement, cela signifie que, si la mise au point est effectuée trop près du photographe, les étoiles ne seront pas nettes. La tactique la plus simple sera alors de faire la mise au point sur les étoiles, soit sur l’infini (∞), et de calculer l’hyperfocale de façon inversée. Par exemple, une fois la mise au point faite le sur le ciel, et donc sur l’infini (∞), le photographe saura qu’à 14mm tout sera net du ciel à environ 1,1 mètres. Si son intention est d’alors avoir une photo parfaitement nette, du devant du cadrage jusqu’au ciel, il cadrera les éléments de la scène de façon à ce que le plus près soit à 1,1 mètres. 

Longueur focale (35mm) Ouverture Hyperfocale Zone de netteté acceptable
14mm f/2.8 02,3 mètres

1,1 mètres – ∞

24mm f/2.8  06,8 mètres

3,4 mètres – ∞

L’environnement sombre

Si en théorie faire la mise au point sur le ciel peut paraître simple, l’environnement sombre dans lequel le photographe évolue pose de sérieux problèmes. Premièrement parce que le ciel généralement trop sombre empêche de faire correctement la mise au point automatique. À ceci s’ajoute que la marque ∞ de certains objectifs modernes ne correspond pas réellement à l’infini. Puis, finalement, cet environnement sombre complique le travail du photographe par le manque de lumière ambiante. 

Trois méthodes 

Les défis que la profondeur de champ et l’environnement sombre posent au photographe font en sorte que celui-ci devra donc utiliser quelques astuces pour faire sa mise au point efficacement. Je vous en présente trois. 

Gauche : Un environnement nocturne comporte de nombreux défis, notamment de bien s’y retrouver. Les résultats sont néanmoins gratifiants ! /// Droite et photo d’entête : La distance hyperfocale a été utilisée pour pouvoir composer la photographie et que celle-ci soit nette, de l’élément le plus près jusqu’au ciel étoilé.

1. Faire la mise au point durant la journée

Dans un article précédemment publié portant sur la planification en photographie nocturne, je donnais plusieurs conseils pour bien préparer sa sortie afin de maximiser sa prise de photographies. L’un des points importants concernait le fait d’arriver à l’avance, durant la journée, afin de vérifier si le terrain ne comportait pas de défis pouvant compromettre la prise de photos. Dans le cas où le terrain est intéressant et que votre composition est arrêtée, l’une des tactiques les plus simples pour s’assurer que la mise au point soit optimale durant la prise de photos est de l’effectuer lors de la journée. Le photographe fera alors la mise au point sur un objet assez éloigné correspondant à l’infini – qui peut tout simplement être un nuage dans le ciel – afin que, le moment venu, ce soit les étoiles qui soient nettes. 

Une fois le tout effectué, il est important de désactiver la mise au point automatique afin de ne pas dérégler les paramètres alors choisis. Certains photographes mettent même du ruban adhésif sur la bague de mise au point et celle de zoom afin que rien ne bouge. Si vous êtes nouveau photographie nocturne, je conseille fortement d’utiliser cette astuce. 

2. Y aller entièrement manuel

L’une des méthodes les plus simples consiste à ajuster manuellement votre bague de mise au point à infini (∞). Connaissant par la suite votre hyperfocale, vous pouvez ajuster votre composition pour obtenir les résultats voulus. Si cette technique a l’avantage de ne pas être compliquée, il faut toutefois être au fait de quelques informations. 

En effet, comme mentionné plus haut, la valeur infini de certains objectifs modernes ne correspond pas nécessairement au symbole exact. Il est donc important de faire quelques tests auparavant pour savoir exactement à quel endroit la mise au point sera sur l’infini. Certains photographes n’hésitent pas à marquer le point exacte sur la petite fenêtre d’indication des distances de l’objectif. 

Notez que les objectifs plus vieux ou entièrement manuels possèdent une échelle correspondant aux distances hyperfocales. Si c’est votre cas, elle vous permet en une petite consultation de pouvoir sélectionner le bon endroit de mise au point tout en sachant votre profondeur de champ. Encore une fois, il est important de faire quelques tests pour être certain que les indications correspondent exactement aux valeurs.  

3. La visée sur écran (Live View) — Technique favorite

La première technique abordée implique de pas changer de focale durant la nuit. Il arrive toutefois que différents ajustements soient nécessaires pour obtenir la photo désirée ou que, pour une raison ou un autre, la mise au point ait changé. Il faut donc refaire l’exercice ce qui peut devenir ardu si le manque de lumière rend inefficace la mise au point automatique ou si, comme dans la deuxième technique, vous ne connaissez pas l’endroit exact du point infini. 

La visée sur écran (Live View) devient en ce sens extrêmement utile et son utilisation est relativement simple. En utilisant la visée sur écran, il s’agit de trouver un point lumineux dans la scène. Il peut s’agir de la lune, d’une étoile très brillante (ce que j’utilise généralement) ou encore d’objets très éloignés comme un village. Une source de lumière artificielle (lampe frontale par exemple) placée à la distance de l’hyperfocale peut également être une solution.

Par la suite, en agrandissant à 100%, il s’agit de faire la mise au point sur cet objet. Vous pouvez utiliser la mise au point automatique. Si toutefois il fait trop sombre pour qu’elle s’effectue automatiquement, vous n’avez qu’à faire le tout manuellement en tournant doucement la bague de mise au point jusqu’à temps que l’élément lumineux soit parfaitement net. 

Cette technique a l’avantage de pouvoir être utilisée à tout moment sans connaissances de spécifiques relatives à l’objectif et à la focale. De plus, elle permet au photographe d’être certain, avant même d’appuyer sur le déclencheur, que la photo a la bonne mise au point. 

Ne pas oublier de désactiver la mise au point automatique

Peu importe la technique utilisée, il est important, une fois les paramètres ajustés, de désactiver la mise au point automatique. Le problème est que si un bouton est touché par inadvertance et que votre mise au point est changée avant le déclenchement de votre pose, vous perdrez les ajustement préalablement effectués. 

L’importance de la vérification 

Avant de terminer cet article, je vous rappelle l’importance de continuellement vérifier vos photographies afin d’être certain qu’elles soient nettes. Pour être parfaitement honnête avec vous, après chaque photographie prise durant la nuit, je vérifie en agrandissant à 100% si les détails sont bel et bien nets. Si ce n’est pas le cas, je passerai en revue ce qui n’aurait pas pu fonctionner<fn>À ce sujet, j’ai écrit un article s’intitulant Pourquoi vos photos de paysages ne sont pas nettes</fn>, dont la mise au point. 

Pour en savoir plus sur la photographie de paysages nocturnes

Comme mentionné plus tôt, cet article fait partie d’une série de billets portant sur la photographie de paysages nocturnes. Si vous êtes intéressé.e.s par ce type de photo, que vous voulez en savoir d’avantage, je vous invite à jeter un oeil au menu ci-dessus.

Réflexions et commentaires

J’espère que vous avez apprécié cet article. Si vous avez des questions ou des commentaires, je vous invite à m’écrire, que ce soit en utilisant l’espace ci-dessous ou par l’entremise des moyens listés ci-contre. N’hésitez pas à partager si vous appréciez ce que vous lisez et voyez. 

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