Si le photographe de paysages nocturnes peut avoir comme intention de capter le ciel avec des étoiles fixes à l’aide de la règle du 500, il se pourrait également qu’il veuille aller dans une autre direction et se servir de la rotation de la terre pour créer de longues et lumineuses traînées d’étoiles. La technique employée pourra alors prendre deux chemins : d’un côté en effectuant une très pose; de l’autre en combinant une multitude de photographies prises à intervalle régulier. Cet article vous exposera en détails les deux façon de procéder. 

Il est important de noter que ce billet prend en considération que vous êtes familier avec la photographie de paysages nocturnes. Si vous voulez plonger davantage dans les détails pour apprendre plus sur le sujet, il est conseillé de lire les articles présentés dans le menu ci-dessous. Le présent article cite d’ailleurs plusieurs notions déjà abordées.

Une série d’articles portant sur la photographie nocturne

Cet article fait partie d’une série de billets portant sur la photographie de paysages nocturnes. Si vous êtes intéressé.e.s par ce type de photo, je vous invite à jeter un oeil aux liens ci-dessous.

Les paramètres de l’appareil photo : quelques variations possibles

Dans l’article Paramètres de base pour photographier un ciel étoilé<fn>Il est particulièrement important de désactiver les fonctions de réduction du bruit pour effectuer des traînées d’étoiles afin de ne pas prolonger inutilement la prise de chaque photo.</fn>, plusieurs ajustements étaient proposés comme base. Ces paramètres ne changent pas pour la photographie de traînées d’étoiles, si ce n’est que pour ceux relatifs à l’exposition. En effet, et comme il sera développé plus bas, comme les traînées ne sont pas contraintes par un temps de pose relativement court pour simuler une impression d’immobilité des étoiles, cela se répercutera sur l’ISO et l’ouverture utilisée, ainsi que sur la focale employée. Dans ce dernier cas, il est important de mentionner qu’une focale plus longue donnera des résultats plus rapidement puisque le mouvement des étoiles sera davantage perceptible.  

Les techniques

Il existe deux méthodes pour pouvoir effectuer des traînées d’étoiles. Comme vous le verrez, l’une implique une longue pose et un peu de calcul, tandis que l’autre nécessite plusieurs poses prises à intervalle régulier ainsi qu’un peu de travail derrière l’ordinateur. C’est à vous de choisir la technique qui vous convient le mieux. 

1. Une seule (très) longue pose – Technique favorite

La première technique est relativement simple. Il s’agit d’effectuer une très longue pose afin de que les étoiles créent des traînées. Pour ce faire, plutôt que de faire une série d’essais et erreurs, je vous conseille d’y aller avec cette marche à suivre élaborée dans l’article Réussir « rapidement » ses longues poses

  1. Choisir l’équipement adéquat (Voir article), planifier (Voir article), composer, faire la mise au point (Voir article) et sélectionner les paramètres de base (Voir article).
  2. Sélectionner une grande ouverture (f/4, f/2.8).
  3. Sélectionner un signal ISO très élevé (ISO 3200, 6400, 12 800, etc.).
  4. Effectuer des tests avec différentes durées de poses afin de trouver la luminosité de la scène adéquate. À ce stade, la qualité de la photographie importe peu. Il s’agit seulement de trouver la luminosité désirée. La durée d’exposition sera relativement courte compte-tenu des paramètres choisis, se situant typiquement autour de 15 secondes si vous êtes à ISO 6400 et f/2.8 durant une nuit sombre.
  5. Lorsque la luminosité souhaitée est trouvée, l’idée est de recalculer la durée d’exposition en fonction de l’effet escompté. C’est ici que la règle de réciprocité (Lire cet article pour bien comprendre) entre en ligne de considération. À mesure que vous diminuerez la valeur ISO, vous pourrez augmenter la durée d’exposition et, si vous le désirez, fermer votre ouverture. Ce qui est fantastique, c’est que la relation entre les valeurs ISO et la durée d’exposition facilite grandement les calculs. En effet, lorsque vous divisez par deux la valeur ISO, vous n’avez qu’à multiplier par deux la durée d’exposition. Par exemple, pour une exposition de 30 secondes, prise à ISO 6400, vous obtiendrez la même luminosité si vous effectuez une exposition de 60 secondes à ISO 3200. Pour effectuer des traînées d’étoiles, le calcul se fait donc très rapidement avec quelques tests très courts préalablement effectués. Ultimement, la même scène pourrait être prise à 1920 secondes (32 minutes) à ISO 100, conserver la même luminosité, et avoir de belles et longues traînées d’étoiles. Notez qu’une télécommande est ici particulièrement utile.

Cette technique a plusieurs avantages. Le premier est que vous n’aurez qu’un seul fichier à développer, ce qui facilite grandement le travail derrière l’écran. De plus, vous bénéficierai d’une plage dynamique plus large puisque votre signal ISO sera relativement bas. Ceci a l’avantage de générer un fichier de meilleur qualité avec une plus grande capacité de récupération. 

Cette technique n’est toutefois pas sans inconvénient. Le plus sérieux est qu’en faisant de très longues poses, les photos généreront du bruit de longue pose. Ceci peut facilement être corrigé lors du développement. 

Des frissons, 1800 secondes, à f/2.8 et ISO 200.

2. Plusieurs poses 

La deuxième technique consiste quant à elle à prendre une série de photographies plus ou moins longues et de les assembler dans Photoshop — ou un logiciel similaire — afin de créer l’effet escompté. Voici concrètement la marche à suivre.

La prise de photos

  1. Choisir l’équipement adéquat (Voir article), planifier (Voir article), composer, faire la mise au point (Voir article) et sélectionner les paramètres de base (Voir article).
  2. Régler ses paramètres d’exposition afin que les photos prises aient une vitesse d’obturation de 30 à 60 secondes. Le fait de prendre des photos avec un temps de pose de 60 secondes vous permet notamment de réduire le signal ISO afin d’avoir un meilleur rendu photographique. Une télécommande est ici particulièrement utile. 
  3. Ajuster l’intervallomètre de votre appareil photo ou de votre télécommande pour prendre une série de 60 à 90 photos consécutives. Plus il y aura de photos, plus les traînées seront longues. Cela prend évidemment un certain temps. Laissez 3 à 5 secondes entre chaque photo pour que l’appareil ait le temps de bien enregistrer la photo. Les intervalles devraient ainsi consister en le temps de pose plus 3 à 5 secondes. Par exemple, pour des photos de 60 secondes calculez des intervalles d’environ 63 à 65 secondes. 

Le développement et l’assemblage

  1. Développer le premier fichier RAW de la série dans un logiciel (Lightroom, ACR, ou autre).
  2. Synchroniser les paramètres de la première photographie développée avec toutes les autres de la série. Pour ce faire, dans Lightroom (LR), sélectionner tous les fichiers concernés du dossier contenant la série en faisant Édition > Tout sélectionner. Cliquer sur la première photo de la série développée et aller dans Photo > Paramètres de développement > Synchroniser les paramètres.

    Photo > Paramètres de développement > Synchroniser les paramètres

  3. Par la suite, ouvrir toutes les photographies en tant que calques dans Photoshop (PS) en sélectionnant toutes les photos concernées, et en allant dans Photo > Modifier dans > Ouvrir en tant que calques dans Photoshop. Cette opération devrait prendre un certain temps tout dépendant de votre ordinateur, de la lourdeur de vos fichiers et du nombre de photos prises.

    Photo > Modifier dans > Ouvrir en tant que calques dans Photoshop

  4. Dans PS, sélectionner tous les calques et les aligner afin d’être certain qu’il n’y ai pas de décalage entre les différentes photos en faisant Sélection > Alignement automatique des calques.

    Choisir les paramètres suivants.

  5. Dans PS, sélectionner tous les calques et changer le Mode fusion de Normal à Éclaircir.

    Mode fusion de Normal à Éclaircir.

  6. Il reste qu’à fusionner les calques en faisant Calques > Fusionner les calques
  7. Et voilà ! Vous pouvez maintenant sauvegarder le fichier.

90 fichiers de 30 secondes à ISO 3200 ont été combinés pour créer cette photo.

Cette méthode a l’avantage de ne pas se compliquer avec des calculs comme dans la première technique. De plus, le photographe n’aura pas à composer avec le bruit de longue pose. 

Évidemment, tout comme la première technique, il y a des inconvénients. Le premier, et ce qui me décourage de l’employer, est que cette méthode nécessite beaucoup de manipulations lors du développement puisqu’il faut assembler toutes les photos prises. Puis, on ne bénéficie pas de la large plage dynamique comme lorsque les photos sont captées avec un ISO plus bas comme dans la première technique. 

Pour en savoir plus sur la photographie de paysages nocturnes

Comme mentionné plus tôt, cet article fait partie d’une série de billets portant sur la photographie de paysages nocturnes. Si vous êtes intéressé.e.s par ce type de photo, que vous voulez en savoir d’avantage, je vous invite à jeter un oeil au menu ci-dessus.

Réflexions et commentaires

J’espère que vous avez apprécié cet article. Si vous avez des questions ou des commentaires, je vous invite à m’écrire, que ce soit en utilisant l’espace ci-dessous ou par l’entremise des moyens listés ci-contre. N’hésitez pas à partager si vous appréciez ce que vous lisez et voyez. 

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